Lorsqu’il s’agit de commencer à investir, tout peut paraître très compliqué. La question que la plupart des débutants se posent est “par où commencer et quelle stratégie suivre” ? Cet article devrait vous permettre de prendre du recul sur les différentes façons d’investir sur les marchés financiers (bourse et cryptomonnaies). Les notions sont volontairement vulgarisées pour que vous puissiez assimiler le concept plus que les termes financiers.

Fixer un objectif

Avant de s’intéresser à une stratégie, on va s’intéresser à notre objectif : faire la meilleure performance, c’est-à-dire faire fructifier au mieux son argent, avec un risque qui nous convient

Performance = plus-value + dividende – fiscalité et prélèvements sociaux

  • La fiscalité dépendra du choix de votre enveloppe fiscale de laquelle dépendra le choix de vos actions.
  • La plus-value (upstyle on equity pour les anglais) dépendra du choix de votre actif et du moment auquel vous le revendez. En la revendant, on a alors un bénéfice lié à l’augmentation de la valeur de cette action.
  • Le dividende dépendra également du choix de votre action. Pour plus d’information sur les dividendes, consultez cet article.

La performance est aussi corrélée au risque. En général, plus le risque sera grand, plus grande sera la performance (car plus grands seront la plus-value ou les dividendes).

Le risque est également relié à l’horizon d’investissement. Plus on investit à long terme, moins de grandes variations de valeur de nos actifs (volatilité) vont nous affecter, car sur le long terme (10 ans), la bourse est haussière.

On peut donc en conclure qu’il n’y a pas de stratégie toute faite. La stratégie que vous adopterez dépend du niveau de risque que vous êtes prêt à supporter et du moment où vous voulez récupérer votre argent.

Enfin, il y a également votre conviction dans les différents actifs dans lesquels vous investissez qui joue.
Par exemple, si vous ne croyez pas en l’utilité des cryptomonnaies, même si vous avez une grande tolérance au risque, il vaudrait mieux pour vous éviter ce genre d’investissement. En effet, n’étant pas convaincu que votre investissement est utile vous en dormirez mal la nuit, car selon vous l’actif pourrait s’effondrer à tout moment.

Hypothèse de départ

Dans cet article, nous allons partir du principe que votre horizon d’investissement est 5 ans. Il ne nous reste donc plus qu’a voir les variables restantes qui vous permettront de moduler votre risque et votre performance. De là, naissent des selon  « profil d’investisseur » c’est-à-dire de grands archétypes qui traduisent votre tolérance au risque.

Pour des raisons de complexité, dans cet article nous ne nous intéresserons qu’à un seul type de marché financier : les actions.

Influer sur les différents paramètres

On veut donc jouer sur les différents paramètres de la performance dans le domaine des actions sur un horizon de temps 5 ans, tout en ayant un risque qui nous convient.

La tolérance au risque est propre à chacun. Je vais donc vous donner les différents leviers sur lesquels vous pouvez jouer pour l’augmenter ou le diminuer.

1) Diminuer le risque

A) Diversification

Avant toute chose il faut savoir qu’investir uniquement dans une seule entreprise est très risqué ! En effet, vos investissements dépendront alors juste d’une entreprise et si elle fait faillite, tous vos investissements sont réduits à néant. Il faut donc diversifier ses investissements.

Les différents paramètres influant sur la diversification de votre portefeuille :
  • Le nombre d’actifs
  • Le type d’actif
  • La localisation géographique des actifs
  • Le secteur d’activité des actifs
Le nombre d’actifs

Le nombre d’actifs joue forcément sur la résilience de votre portefeuille. Ainsi si une entreprise fait faillite, moins celle-ci aura une grande part dans votre portefeuille, moins cela affectera vos finances personnelles.

Le type d’actif

Bien évidemment, le type d’actif joue aussi sur la stabilité de votre portefeuille. Les actions réagissent toutes plus ou moins pareil d’un point de vue macro-économique. En cas de crise, cela permet à votre portefeuille d’absorber les pertes sur une classe d’actif en particulier.
Exemple : Ainsi lors de la crise du covid, on a vu quasi toutes les actions plonger, quel que soit le secteur. En revanche, l’immobilier ou les matières premières n’auront pas forcément le même comportement. 

Aujourd’hui, nous ne nous intéressons qu’aux actions, par souci de simplicité, mais libre à vous d’aller consulter cet article sur les différentes classes d’actifs en bourse.

Les deux autres critères impactent la performance des actions, et donc par extension, la stabilité de votre portefeuille.

Localisation géographique

Il est évident que toutes les entreprises ne performent pas de la même manière et cela est en grande partie du à la région du monde qu’elles occupent. Les entreprises les plus performantes en termes de valeur sont celles présentent aux Etats-unis raison pour laquelle tant de gens sont intéressés par investir dans cette région du monde.
En revanche, si un problème survient aux États-Unis (par exemple le problème de liquidité des banques suite à la chute de la Silicon Valley Bank en Mars 2023) l’économie américaine et donc les entreprises américaines peuvent être impactées. Il faut donc dans ce cas la avoir des entreprises présentes dans d’autres régions du monde pour pouvoir continuer d’avoir un portefeuille qui performe.

Il faut savoir que pour représenter l’économie au niveau mondiale il faut suivre la répartition suivante :

  • États-Unis : 30% à 55%
  • Europe : 20% à 30% (et seulement 4% pour la France)
  • Japon : 6% à 10%
  • Émergents (dont Asie) : 10% à 35% (attention assez volatile)
    De plus ces pourcentages ne tiennent pas compte des petites entreprises (small cap).

À vous de vous diversifier dans ces différentes régions du monde, en mettant une proportion plus importante sur les régions que vous pensez pouvoir profiter du plus de croissance dans les années à venir.

Secteur d’activité

Les analystes ont pour habitudes de diviser les entreprises en 11 secteurs principaux :

  1. Technologies
  2. Financier
  3. Santé
  4. Consommation discrétionnaire (automobiles et les composants, les biens de consommation durables et les vêtements, les services aux consommateurs et la vente au détail)
  5. Consommation de base
  6. Services de communication
  7. Industrie
  8. Matériaux
  9. Immobilier
  10. Energie
  11. Utilities (service de communauté ou service public)

L’économie est censée (ce n’est que théorie donc ne suivez pas ça à la lettre) suivre des cycles et les différents secteurs sont censés (ce n’est pas une science exacte) profiter différemment des différentes étapes de ce cycle comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessous.

Ainsi, si vous possédez des actions d’entreprises dans chaque secteur, vous pouvez profiter des variations de l’économie sans avoir de grosses variations de valeur au sein de votre portefeuille.

Les outils au service de la diversification

Fonds d’investissement

Pour faciliter cette diversification ont été créés les fonds d’investissement aussi appelés fonds de placement. Ce sont des fonds sur lesquels des particuliers mettent de l’argent. Cet argent est ensuite utilisé par un algorithme ou un courtier pour être réparti sur plusieurs actions d’entreprises différentes. En plaçant un peu d’argent sur plein d’entreprises différentes, on limite ainsi le risque de perte d’argent lié à la faillite de ces entreprises et l’on réduit les frais pour chaque particulier. Il est en effet peu probable que toutes les entreprises contenues dans le fonds fassent toutes faillite en même temps.

2 types de fonds
  • Les fonds en gestion active : ce sont des portefeuilles d’action gérés par des professionnels. Le but de ces fonds est d’avoir une meilleure performance que le marché dans leur secteur (par exemple les techs si c’est un fonds d’investissement uniquement centré sur ce secteur). Les gestionnaires surveillent l’environnement économique et modifient les actifs de leur fonds en fonction de l’évolution du contexte de marché. Ils s’assurent donc de revendre les actifs qui ont surperformés ou qui risque de moins performer dans le futur pour en racheter d’autres plus intéressants. Ils font en gros votre travail de recherche que l’on a vu dans choisir ses actions tous les jours. Le niveau de risque va dépendre ici de la répartition du portefeuille.
    Le problème de ces fonds est qu’ils possèdent des frais importants. À l’entrée, c’est à dire dès que vous voulez investir dedans, ils vous demanderont à chaque nouveau virement une commission allant de 1 à 4%. De plus il y aura des frais de gestion en général de 1%. Cela grignotera beaucoup votre performance individuelle. De plus, il vous faudra vous assurez que l’équipe qui gère le fonds ne change pas ou étudier la nouvelle équipe pour vous assurer que votre fonds est toujours aussi bien géré.
    – Les fonds passifs ou ETF (Exchange Traded Fund)

Appliquer le principe de diversification aux fonds

Veillez à avoir des fonds d’investissement de différents secteurs. Si vous ne prenez que des fonds d’un même secteur, les nouvelles technologies par exemple, si ce secteur subit une crise alors vous perdrez de l’argent quoiqu’il arrive alors que si vous avez investi dans des fonds d’autres secteurs aussi, vous lisserez votre déficit.

B) Éviter les faillites

Les 3 types d’entreprises cotées en bourse

La bourse se divise en 3 secteurs :

  • Secteur A : Les entreprises à plus de 1 milliard de dollars de capitalisation en bourse
  • Secteur B : Les entreprises ayant entre 1 milliard de dollars et 150 millions de dollars de capitalisation en bourse
  • Secteur C : Les entreprises à moins de 150 millions de dollars de capitalisation en bourse qu’on appelle aussi le small cap

Pour un investissement sur le long terme, le seul risque réel c’est le risque de faillite d’une entreprise. Pour diminuer au maximum ce risque, il y a quelques critères simples à respecter :

  • Pas de small cap (voir Vue d’ensemble sur la bourse et son rôle)
  • Choisir des entreprises avec une bonne situation financière (non endettées, capitalisation à plus de 100 millions de dollars) (voir choisir ses actions)
  • Choisir des entreprises qui sont présentes depuis longtemps. Une sorte d’effet Lindy mais ce n’est pas forcément vrai puisque d’énormes entreprises auront du mal à s’adapter à des changements (par exemple Kodac).

2) Maximiser la performance

Nous avons vu comment diminuer le risque, maintenant intéressons nous à maximiser la performance de ses actions.

Pour rappel :
Performance = plus-value + dividende – fiscalité et prélèvements sociaux

Pour influer sur la fiscalité, je vous renvoie vers l’article sur les différentes enveloppes fiscales.
Pour influer sur les dividendes, je vous conseille d’aller lire l’article sur les dividendes (stratégie de rendement).

Intéressons-nous donc à la plus-value

Maximiser sa plus-value

On fait une plus-value lorsqu’on revend une action plus chère qu’on ne l’a acheté.
Il faut donc bien choisir ses actions à l’achat et essayer de les vendre au meilleur moment.

Acheter aux creux et vendre aux pics

Il est quasiment impossible de vendre une action lorsqu’elle atteint son ATH (All Time High), c’est-à-dire le maximum de sa valeur, car on ne peut tout simplement pas prédire si elle va continuer de monter.

De la même manière, il est très difficile d’acheter une action au bon moment lorsqu’elle est en perte de valeur, car l’action peut toujours continuer de perdre en valeur après qu’on l’ait acheté.

Pour contrer d’éventuel mauvais timing d’achat, il existe deux techniques très connues dans le monde de l’investissement :

Vous pouvez aller voir ces deux méthodes tout de suite si vous le souhaitez sur l’article « Lisser son entrée en bourse »

Les intérêts composés ou effet boule de neige.

Un autre moyen de maximiser la plus-value globale de son portefeuille est les fameux intérêts composés.

Einstein aurait dit que c’était une des plus grandes forces de l’univers et Warren Buffett aurait acquis sa fortune, entre autres grâce aux intérêts composés.

Le concept est relativement simple : l’argent fait de l’argent qui fait de l’argent, etc. C’est ce que l’on appelle aussi l’effet boule de neige.

En pratique, cela revient à réinvestir tous vos bénéfices (plus-value et dividende) dès que vous les touchez. De cette façon vos investissements augmenteront de manière exponentielle. Certaines actions ou certains ETF proposent d’ailleurs de réinvestir les dividendes directement pour éviter que vous vous évitiez des pertes fiscales, voir « Tout savoir sur les dividendes (stratégie de rendement)« .

Une newsletter très qualitative, Snowball, est d’ailleurs centrée sur cet effet !

Profil investisseur : choix de vos actifs et allocation

Vous avez maintenant toutes les clés pour gérer votre investissement en fonction de vos objectifs de performance et de votre tolérance au risque.

Si vous voulez vous inspirer, il existe des profils d’investisseurs, qui sont des archétypes généraux qui fonctionnent avec la plupart des investisseurs. Ainsi un certain choix d’actif et une certaine allocation (pourcentage du capital réparti dans ces actifs) sont proposés pour chaque profil.

Je ne peux que vous conseiller de vous créer votre propre manière d’investir, ce n’est qu’ainsi que vous serez parfaitement serein et satisfait de vos résultats. De plus cela, vous force à vous renseigner et vous ne souffrez ainsi pas du fameux effet chaman.

Point sur vos valeurs personnelles et score esg

Certains secteurs, comme l’eau, la gestion des déchets par exemple, sont vouées à avoir une grande importance dans le futur. Ainsi, investir dans des entreprises de secteurs ayant une importance capitale dans le futur est une bonne garantie de faire un bon investissement. Cela implique de suivre l’actualité et d’avoir une culture générale assez diversifiée.

Apprenez à investir dans les entreprises qui selon vous changeront le monde.

Vos valeurs personnelles : Quels types d’entreprises souhaitez-vous encourager et voir réussir ? Vous pouvez par exemple investir dans le secteur de l’eau ou de gestion des déchets, car vous pensez que ce sont des secteurs d’avenir qui gagneront en valeur dans les prochaines années et que vous défendez ces projets moralement.